Le Directeur de publication

Professeur SERY Bailly

Présentation

La Revue Ivoirienne de Langues Etrangères est une revue scientifique d'études littéraires, linguistiques dirigée par les chercheurs des départements de langues étrangères (Anglais, Allemand, Espagnol, Portugais) des universités de Cocody et de Bouaké de Cote d'Ivoire. Dans cette mise en commun des intelligences, nous nous proposons de mettre en contact des langues et des cultures par le biais de supports tels que les textes et les images.
Qu'entendons-nous par  langues étrangères ? Prise dans l'absolu, l'expression est aussi relative que la notion  d'exotisme , vu qu'elle repose sur une polarité spatio-locative arbitraire. Dans notre cas, puisque le français est notre langue officielle, nous entendons par  langues étrangères  l'anglais, l'espagnol, l'arabe, l'allemand, le portugais... toutes les langues parlées ailleurs et qui sont dignes d'intérêts pour les fondateurs de la revue.
Pourquoi  langues étrangères  et non " langue étrangère? Ce choix terminologique prend plutôt la forme d'un diktat de la réalité cybernétique actuelle, disons de l'ère noétique marquée par une abondance de moyens de communication; il dépasse la simple référence à la diversité des départements d'origine des fondateurs. La revue que nous portons sur les fonts baptismaux se veut transfrontalière et transdisciplinaire parce qu'elle dépasse les remparts géographiques, infrastructurels (Abidjan/Bouaké) et disciplinaires (langues, textes, images) pour refléter l'architectonique d'un monde où tout est pluriel. Le cloisonnement bab�lique étant à l'image d'un fusible qui interrompt la communication (Génèse 1 :1-11), il fait briller de milles feux le bien-fondé du plurilinguisme qui impose transfrontalité, intermédialité, interdiscursivité, transtextualité et plurifocalité.
En termes bakhtiniens, le plurilinguisme (cf. Esthétique et théorie du roman, Paris, Gallimard, 1987) est le signe d'un monde en pleine mutation ou le Latin, langue d'initié, entre en concurrence avec les langues prosaïques de l'homo economicus naissant. Au plan esthétique, un décentrage sociétal, la prise en compte du bruit du marché dans la communication, le dialogisme, et son versant hermétique ; il fait de la lecture une aventure dans le labyrinthe de l'h�t�roglossie et de la gnose du texte un travail initiatique.

Ce sont là les biens-fonds sur lesquels la Revue Ivoirienne de Langues Etrangères compte faire fond pour contribuer au rayonnement de nos universités, laboratoires d'une économie de type cognitif/noétique (partage = enrichissement1).


1En témoignent ces propos de John C. Maxwell: �Your candle loses nothing when it lights another� ; en version française � Ta bougie ne perd rien lorsqu'elle enflamme une autre. � Les bâtisseurs de la Tour de Babel ont fait accroire à leur peuple que parler la même langue était source de cohésion et s'illusionnaient que cela correspondrait à parler le même langage.